Le ZAZEN: j’ai testé pour vous cette méditation ancestrale inspirée par Bouddha

Comme promis, voici la 1e méthode que j’ai testée pour vous cette semaine: le Zazen 🧘🏻‍♀️.

Alors autant être honnête tout de suite, quand mon ami m’a donné l’adresse du dojo qui organisait ce type de méditation, je n’avais aucune idée de ce dans quoi j’allais m’embarquer 😬.

Ayant pour but d’approfondir la méditation dans ma vie quotidienne, je me suis dit que tester une méditation différente pouvait être riche en enseignements.

Alors avant de vous relater mon expérience personnelle en vous livrant tous les bons….et mauvais moments que j’ai vécus pendant mon initiation, laissez-moi remonter quelques siècles en arrière.

1. Qu’est ce que le Zazen: histoire et origines  

Étymologiquement, Za signifie « assis » et zen « méditation ». Zazen est donc la méditation assise et renvoie à la posture ainsi qu'à la pratique qu'aurait adoptées le Bouddha pendant ses méditations.

En effet, il y a 2600 ans, Bouddha aurait atteint l’éveil grâce à cette posture et en a ensuite établi les grands principes.

Buddha zazen_éveil

C’est aujourd’hui une des formes de méditation les plus connues à travers le monde.

Elle vise à harmoniser le corps, l’esprit et la respiration à travers la focalisation entière de l’attention sur la posture du corps en zazen.

2. La discipline

La discipline occupe une grande place dans le zazen et j’ignorais encore à quel point avant d’y être confronté.

La plus jeune des deux intervenantes (toutes deux adorables et attentives) qui nous ont reçu mon ami et moi, nous explique :

« Alors, la méditation se fait pieds nus ou en chaussettes mais nous avons une meilleure connexion avec les pieds nus »

Dans ma tête, si on me laisse deux options, cela veut dire que je peux faire un choix.

Je décide donc consciemment de garder mes chaussettes avant de me faire reprendre par la plus âgée: 

«Ah tu ne leur as pas dit que ça se faisait pieds nus? »

Dans ma tête (un peu rebelle certes 😁), je me demande pourquoi me laisser l’illusion d’un choix dans ce cas, mais je mets ça sur le compte d’un quiproquo et je ne laisse pas cette épisode me gâcher le plaisir de la découverte.

Nous pénétrons alors dans l’enceinte du dojo et là wahouuu c’est magnifique: 

Visite interactive du Dojo Zazen

Je me sens spontanément à l’aise dans cette ambiance: la température est parfaite, l’encens brûlé dégage une odeur parfumée agréable mais sans être trop prononcée.

Bref, cela commence plutôt bien.

Jusqu’à ce qu’on ait à pénétrer dans l’espace de méditation…

Me sentant à l’aise, j’étais parti  pour me trouver une place confortable et m’asseoir près de l’autel du Bouddha.

Que nenni…

Une des intervenantes, m’interpelle avec gentillesse et m’explique:

« Il faut suivre une certaine procédure lorsque l’on pénètre dans l’enceinte de méditation. Tout d’abord, on entre avec le pied gauche en premier et en effectuant un Gassho. »

Moi: « Un Ga…quoi? »

Elle de poursuivre: « Un Gassho est un signe qui a pour but d'unifier et d'harmoniser, le corps et l'esprit, soi et les autres, mais n’est en aucun cas un signe de prosternation ou de dévotion »

Je dois admettre que j’ai particulièrement apprécié la partie sur la non prosternation et non dévotion, même si pour moi, suivre des « règles » quand le but est une connexion avec Dieu, Soi ou le Sacré, a peu de sens 😇

Je me montre donc attentif à ses explications claires et intéressantes.

« Maintenant, vous allez prendre un Zafu »

Et là dans ma tête: « Je parie que c’est encore un mot compliqué pour dire quelque chose de super simple »

Eh bien ça n’a pas loupé, c’était….(roulements de tambour)….un coussin de méditation 😁

Coussin Zafu méditation Zazen

Je prends donc mon «Zafu», tout content d’aller m’asseoir face au fameux autel où il y avait amplement de la place.

La plus âgée me corrige: « Ah non, le Zazen se pratique face au mur »

Pour vous situer ce qui m’est passé par la tête à ce moment-là:

Vous voyez quand vous réservez un hôtel en pensant à votre chérie avec une magnifique vue sur la mer et que lorsque vous arrivez on vous dit:

« Désolé Monsieur, il n’y avait plus de disponibilités mais nous vous ferons une remise commerciale »

Eh bien, c’est exactement ce qui m’est arrivé, je suis passé d’une vue autel, Bouddha, encens, bol tibétain à une vue radiateur 😭

Là, j’admets que mon expérience commence à être un peu entachée.

Je n’arrive pas à trouver un quelconque intérêt à méditer en face d’un mur.

Pour moi, c’est froid et sans vie.

Mais bon, nous sommes là pour tester, je m’exécute donc.

(Je vous passe la photo du radiateur qui a été mon compagnon de méditation)

Je me rassure en me disant que de toute façon quand on médite, on ferme les yeux…

Eh bien non, encore raté, il s’agit d’une forme de méditation où les yeux sont mi-clos 😆

Décidément, cette initiation au zazen allait s’avérer plus difficile que je ne me l’étais imaginée…et ce n’est peut-être pas plus mal comme vous le verrez à la fin de cet article 😉.

3. La posture

La posture occupe une place prépondérante dans le zazen. 

Comparé à d’autres types de méditation (pleine conscience, Vipassana,…), celle-ci s’attarde sur la posture pour atteindre le lâcher prise, ce qui peut sembler paradoxal car intuitivement plus on se concentre sur quelque chose, moins on lâche prise.

En réalité, comme vous le verrez plus loin, le lâcher prise dans le zazen s’obtient par d’autres moyens.

Les positions communes pour s'asseoir sur le zafu sont la position du lotus ou demi-lotus pour les moins souples.

Position Lotus méditation
Position du Lotus
Position demi lotus méditation
Position du demi-Lotus

Si ces différentes postures sont trop problématiques pour le pratiquant, zazen peut se pratiquer assis sur une caisse, en plaçant éventuellement un coussin carré derrière le bas du dos pour aider à maintenir la courbure naturelle de la colonne vertébrale.

Pour être honnête, ça a été mon cas. 

N’étant pas très souple, j’ai eu le droit à une petite aide.

Les genoux sont posés sur le sol. 

La colonne vertébrale doit être bien droite, ce qui exige un menton rentré et donc une nuque étirée. 

L’idée est de « pousser » le sol avec les genoux et « pousser » le ciel avec la tête.

Les épaules doivent être détendues. 

Le regard est posé à mi-hauteur devant soi. 

Les mains sont posées paumes vers le ciel, l’une sur l’autre au niveau du bassin, la main gauche en premier, puis la droite.

Ensuite, on joint les deux pouces qui doivent être en contact mais sans forcer, dans un plan parallèle au corps.

Paumes jointes_Zazen_mudra cosmique
Position des pouces dans le Zazen

C’est là que réside toute la différence avec d’autres formes de méditation:

  1. On ne se concentre pas sur ses sensations ou perceptions
  2. Seul le maintien de la posture compte

Il est important de maintenir la posture même si elle est douloureuse car c’est elle qui permettra d’expérimenter l’état de vide total de l’esprit.

Des pensées parasites peuvent apparaître, mais on n’y prête pas attention jusqu’à ce qu’elles disparaissent.

La stabilité se découvre petit à petit et avec le temps et la pratique, le méditant trouve l’équilibre optimal qui lui permettra le lâcher prise total.

4. La respiration

Curieusement sur ce point, le zazen est assez flexible.

Il n’y a pas de règles précises pour la respiration, à part de ne pas essayer de la contrôler.

Le but est de respirer naturellement jusqu’à même oublier qu’on est en train de respirer.

L’important est de respecter les besoins de son corps.

5. Le déroulement

Pendant l’initiation, nous avons eu la version courte mais en pratique un zazen complet dure entre 1h et 1h30 avec deux périodes de méditation assise de 30 minutes chacune entrecoupées d’une marche méditative d’une dizaine de minutes.

La deuxième partie comprend un moment de lecture d’enseignements.

La fin du temps est dédié au chant des soutras mais il s’agit de textes bouddhiques et non de prières.

Dans le zazen, il n'y a ni culte ni d'idoles. 

Le Bouddha au centre du dojo n'est pas un objet de vénération, il représente zazen et l'ensemble des pratiquants. 

Également, les cérémonies de fin de méditation ne sont pas obligatoires car zazen se suffit à lui-même.

De notre côté, la fin de notre initiation a été rythmée par le son des cloches, bols ou gongs (je ne sais pas exactement mais le son était agréable).

gong méditation zazen

Nous avons alors libéré nos mains puis balancé notre corps de l’avant vers l’arrière doucement puis plus amplement.

On a ensuite décroisé nos jambes et nous nous sommes relevés doucement.

Nous avons alors longuement échangé avec nos deux formatrices qui nous ont expliqué plus en détail la philosophie du zazen.

Elle m’ont avoué avoir écourté un peu la séance par compassion pour moi, qui « avait l’air de ne pas être à l’aise ».

J’ai été touché par cette compassion sans jugement venant de personnes pour qui cette séance était tout à fait basique.

Nous les avons ensuite laissées en les remerciant pour le temps accordé et toutes leurs explications.

6. Le zazen: difficile mais nécessaire

Maintenant, je voudrais entrer dans le détail du pourquoi, malgré la difficulté de cette technique, je trouve qu’elle vaut le coup d’être tentée.

En effet, pendant la séance, j’étais tellement concentré sur la douleur physique que je ne lâchais pas prise.

Mais, ce qui m’apparaît plus clairement maintenant, c’est que cette douleur est en fait un indicateur.

Si j’arrive à dépasser la douleur physique, c’est que je suis vraiment dans le lâcher prise et que j’ai atteint le vide de l’esprit tant recherché dans la méditation.

Alors que via mes méditations habituelles, je ne sais pas pour vous, mais certaines fois, je trouve qu’il est très difficile de faire la différence entre l’état de profonde méditation ou celui de relaxation du corps, agréable certes mais qui n’est pas le but final.

Et je n’ai aucun indicateur fiable (peut-être par manque d’expérience) pour savoir si je suis dans le lâcher prise ou encore dans des images projetées par le mental.

Le fait que cette posture soit si difficile à maintenir permet en réalité de différencier si nous sommes encore dans le mental (« j’ai mal », « quand est-ce que ça va s’arrêter? ») ou si nous avons atteint un seuil de lâcher prise tel que nous avons transcendé cet état physique.

Voilà, c’est le mot de la fin, j’espère que ce partage d’expérience vous aura éclairé sur le zazen ou même donné envie d’essayer: Séances d'initiation à Lille

Si cela vous a plu, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire, ça m’encourage à continuer Mon Challenge, à tester toutes ces méthodes et à vous en parler 😇

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10 réflexions au sujet de “Le ZAZEN: j’ai testé pour vous cette méditation ancestrale inspirée par Bouddha”

  1. J’ai adoré ta découverte. Tu sais ça parait simple la pratique du lâcher prise à travers la méditation ! Mais ce n’est vraiment pas facile, au moins pour moi. J’ai essayé le yoga et à la fin, on reste 15 minutes pour libérer l’esprit. Disons que mon esprit est bien attaché à moi, appart bailler, rien à faire pour le libéré celui-là. Comme toi, je manque d’entrainement surement, un jour peut-être.
    J’ai hâte de voir la suite de ton challenge.

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    • Oui je te comprends, j’ai eu un mal incroyable à lâcher-prise, je ne me concentrais que sur la position qui était, pour moi, dure à maintenir. La prochaine méthode sera plus cool 😁

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  2. Sacré découverte rythmée tout de même pour une séance de méditation, les chaussettes, rituel, le radiateur ! Alors pour moi, je ne serai pas intéressée par cette méditation pour le moment, car à l’heure actuelle je serai plus attirée par un besoin de détente qui m’amène au voyage, là je redoute la douleur.
    Je sais qu’apparemment c’est parce que l’on est encore dans le mental, que la douleur disparait, mais là je n’ai pas envie de souffrir 🤣🤣🤣
    Hâte de découvrir la prochaine méditation.

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    • Je suis totalement d’accord, jusqu’à maintenant, mes méditations nécessitaient un cadre où je me sentais bien, dans une posture agréable et avec de la musique zen. Tout le contraire du zazen. Il est vrai que les maîtres spirituels savent méditer n’importe où et dans n’importe quelle condition mais personnellement, j’en suis encore loin 😁

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  3. Ah oui ça n’a pas l’air évident.
    Je pratique depuis quelques années la méditation à raison de 10-15 minutes par jour, mais la technique la plus connue (je ne connais pas son nom ^^), simplement pour faire le vide. 😀
    J’ai l’impression que garder les yeux mi-clos est assez difficile. 😅
    Merci pour cet article très bien écrit !

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    • Wow ! Bravo à toi de garder cette régularité ! Peut-être la méditation de pleine conscience…Oui, garder les yeux mi-clos est difficile, d’ailleurs, je les ai vite fermés quand personne ne regardait 😉

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  4. J’aime beaucoup le Zazen et c’est en le découvrant que je me suis orienté vers respiration méditative en position assise … merci pour cette belle histoire qui m’a fait me sentir Zen 😀

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    • C’était une belle découverte en effet. Je suis très content d’avoir fait cette expérience, même si elle était un peu difficile pour moi de premier abord. Content que ça vous ait transmis de la zenitude 😇

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  5. Très intéressant et… drôle, le coup du radiateur ! Merci Jeff pour ce récit prenant ! Si je comprends bien, le seul point d’ancrage pour le mental pendant la pratique c’est la posture immobile ? Le zazen a l’air hyper codifié !

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    • Merci Claire pour ton commentaire. Oui, c’est la posture qui est au centre de l’attention dans cette pratique. C’est effectivement plus codifié que d’autres méditations que j’ai pu tester. Ah le radiateur…souvenir inoubliable 😁

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